"Commencer". C'est par ce mot que
s'achève le roman d'Amélie Nothomb Le voyage d'hiver. Paradoxal mais à l'image
de l'univers décalé de cette auteure.
Amélie et moi c'est une trèèèèèès longue
histoire. Un peu comme je m'offre les éditions limitées d'Escada tous les ans,
je ne résiste pas souvent a m'offrir un Amélie Nothomb. J'ai découvert cette
auteure à ses débuts. En fait, un correspondant de l'époque ( eh oui, pas
encore de mails, on s'écrivait des lettres a ce moment la !) m'avait trouve une
ressemblance physique avec elle. Intriguée j'ai file dans ma librairie pour
acheter "Stupeur et tremblements". Ce premier opus m'a bien plu et
les autres ont naturellement suivis dans la bibliothèque.
Le plus drôle dans cette histoire c'est que
le seul livre que j'ai jamais vu dans les mains de mon petit frère était un Amélie
Nothomb :"Peplum". Il me l'a prêté pour me changer les idées quand on
a transité tous les deux a l'aéroport de Nice. Période assez trouble familialement
parlant mais ce petit moment de complicité fraternelle fait partie des rares
bons moments que je chéris. Le livre d'ailleurs avait tellement vécu qu'on
aurait dit une vieille serpillère, dont certaines pages ne tenaient tout
simplement pas.
Mais revenons à nos moutons et à ce fameux
voyage d'hiver...
Comme je ne veux spoiler personne je vous
dirais qu'il s'agit en en effet dans ce livre de voyage mais dans la définition
la plus globale du terme. Le narrateur raconte de son point de vue un voyage
passe, en cours et surtout à venir.
Personnellement je suis quand même un peu restée
sur ma faim. Déjà le livre est assez court (118 pages dans sa version poche) et
on a comme l'impression qu'il a été écrit un peu rapidement, sur le coin d'une
table, à partir d'une bonne idée qu'Amélie Nothomb ne voulait pas laisser s'échapper,
entre deux tasses de café ( ou pintes de bière ?). Et tant qu'on est dans les
reproches, je le trouve très parisien. Bon, je suis sincèrement désolée mais
j'utilise le terme parisien de façon péjorative ( sorry lecteur/lectrice si tu
habites Paris), nombriliste serait peut être plus approprie. Sans doute l'un
des traits de caractère du narrateur si bien rendu par l'auteure qu'il en
devient un trait de caractère du livre...
En revanche, et laàje serai beaucoup plus
enthousiaste, j'ai repéré dedans une magnifique citation que je vous
retranscris ici pour le plaisir des yeux :
"L'hiver et l'amour ont ceci de commun
qu'ils inspirent le désir d'être réconforté d'une telle épreuve : la coïncidence
de ces deux saisons exclus le réconfort. Soulager le froid par la chaleur écœure
l'amour d'une impression d'obscénité, soulager la passion en ouvrant la fenêtre
sur l'air vif envoie au tombeau en un temps record".
Oui, je sais c'est lyrique aàen pleurer.
Mais pour moi c'est beau. Pas que je veuille lire des pages et des pages de
telles envolées, mais une belle comme ca de temps en temps ca fait du bien.
Pour le reste, les prénoms des personnages
sont toujours aussi tarabiscotés ( marque de fabrique de Nothomb) et certains
passages méritent d'être lus au moins plusieurs fois pour le simple plaisir de
la construction et de l'enchainement des idées.
Ce n'est sans doute pas le plus grand, ni le
plus beau des livres qu'elle ait écrit ( je ne me suis jamais remise de
"Ni d'Eve ni d'Adam") mais c'est une petite pause littéraire qui mérite
qu'on s'y arrête, surtout avec cet hiver qui n'en finit pas....
J'ai beau adorer Nothomb, Le voyage d'hiver ne m'a pas laissé un grand souvenir.
RépondreSupprimerMalheureusement, j'ai adoré Stupeur et Tremblement, le premier Nothomb que j'ai lu... J'ai pas réussi à aimer les autres (et pourtant j'en ai lu pas mal!)
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