mercredi 28 août 2013

Une histoire à 2.50 eur

Scène banale de la vie quotidienne.

L'homme et moi sommes au supermarché ( haletant le suspens non ?). On se retrouve au rayon cuisine parce que j'ai besoin de tupperwares. Et alors que je cherche mon bonheur je le vois mettre un écumoir en plastique dans le caddie.
_ Chou, tu peux le reposer, j'en ai vu un en métal comme je cherchais quand on est allé chez ta famille ( au Luxembourg pour la petite info).
_ Oui mais ça fait des plombes qu'il t'en faut un et puis il ne coûte que 2.50 eur !
_ C'est pas le prix qui m'importe mais je vois pas pourquoi je prendrais aujourd'hui un truc qui ne me convient pas alors que j'ai qu'à attendre la prochaine fois qu'on ira au Luxembourg. J'ai besoin de ça depuis des mois, une ou deux semaines de plus ça me tuera pas !  

Bref, 10 minutes et des palabres plus tard on se tire la tronche. Il ne comprend pas pourquoi je ne veux pas dépenser 2.50 eur et je ne comprends pas pourquoi il veut à tout prix acheter une babiole qui finira dans un placard....  

Après les courses on décide quand même d'aller faire un tour en ville non sans bouger d'un iota chacun de nos positions. Ambiance guerre froide de rigueur...

L'homme s'arrète au bureau de tabac pour jouer l'Euromillion ( malheureusement en vain, la suite nous montera que c'étais vraiment pas notre jour de chance !).
Quand nous sortons, un homme assis à terre, au milieu de quelques sacs et bouteilles d'eau l'aborde. Il lui demande une cigarette. Comme nous ne fumons pas, nous nous excusons et de fils en aiguilles la discussion évolue : sur les travaux du boulevard, sur la ville qui se vide, sur la chaleur...
Cet homme, toujours assis, nous explique qu'avec les grosses chaleurs il a du mal dans la rue. Il porte un corset pour des problèmes de santé, il est diabétique et à cause d'un problème de couverture sociale il n'est pas accepté dans les centres sociaux. Le paradoxe de l'administration comme il le dit en riant.

Au moment où la conversation s'achève il nous souhaite une excellente journée. Nous faisons de même.
_ Elle sera bonne si je mange ce soir, dit il.  

Après ce moment et devant la situation difficile que vit ce gars qui pourtant ne perds pas ni son sourire ni sa bonne humeur, je me rapproche alors de l'homme et lui prend la main. Quelques vitrines plus tard, on passe devant une boulangerie. L'homme sert ma main. Je glisse l'autre dans ma poche poir vérifier un truc et le lâche pour rentrer dans la boulangerie. Je ressors avec un gros pain, tranché et bien emballé.  

Quand je l'ai tendu à ce brave type j'ai vu que ça lui faisait vachement plaisir. Il m'a fait un grand sourire et a balbutié un merci.
_ Comme ça la journée sera bonne, lui ai-je dit.  

Ce pain m'a coûté 2.50 eur.

Rendez-vous sur Hellocoton !

4 commentaires:

  1. putain il est cher le pain dans ta boulangerie.
    sinon, c'est une belle histoire. je dois avouer que moi je ne m'arrête jamais et ne donne jamais rien.

    RépondreSupprimer
  2. Quelle belle leçon de vie!!
    Je me souviens que je croisais toujours un SDF en rentrant de la fac et j'avais plaisir à lui donner régulièrement un pain au chocolat. On ne s'est jamais parlé mais il me souriait tous les jours, même si je n'avais rien apporté pour lui ce jour-là. Puis j'ai déménagé. Il me manque un peu mais j'espère que sa situation s'est améliorée.

    RépondreSupprimer
  3. Très beau geste!
    PS : je confirme, l'horreur des travaux à la ville basse :-((((

    RépondreSupprimer

Un petit quelque chose à dire ? ♥